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INTERVIEW DE BANG CHAN POUR HARPER'S BAZAAR KOREA AVEC FENDI
© Seo Dong-Beom
Transcription KR : ChanStargazing (X)
Trad KR-ENG : Stray Kids France
Ne pas reposter sans les crédits complets. La traduction peut contenir des erreurs/reformulations.
Q. Avec “HOP”, six de vos albums se sont hissés en première position du classement Billboard 200 leur première semaine. Les positions dans les classements, les ventes… Tous ces chiffres sont importants. Je me demande si vous avez un autre standard pour votre succès, vous qui êtes le leader et le producteur du groupe. Qu’est-ce que Stray Kids ont de plus à montrer ?
BC. “Pas encore.” “On a du chemin à faire.” Quand les gens disent que nous avons beaucoup grandi, c’est toujours ma réponse. J’entends aussi que je devrais arrêter d’être si humble et qu’il n’y a plus besoin de l’être. Mais je ne peux pas le faire. Nous sommes encore loin du succès. Nous avons encore du chemin à parcourir. La direction est en place, mais nous ne connaissons pas la destination. Tout le monde connait notre objectif, et je suis curieux de voir ce que l’avenir nous réserve. Nous voulons aller très loin ensemble.
Q. À mon sens, Stray Kids est la personification de l’énergie. Non seulement dans votre musique et vos performances, mais aussi dans votre parcours depuis vos débuts jusqu’à maintenant. Vous avez littéralement couru sans vous arrêter une seconde, gravissant palier par palier pour en arriver là. Quelle est la source de toute cette énergie ?
BC. Chaque membre détient cette flamme dans leur coeur. Une flamme qui brûle encore plus fort quand nous sommes sur scène. Les STAYs aussi remettent constamment de l’huile sur le feu. (rires) En vérité, cette flamme peut s’affaiblir avec le temps. Mais dans notre équipe, même si elle s’éteint pour un membre, elle reprend feu très vite. Parce que les sept autres membres sont toujours là ! Nous travaillons ensemble pour l’entretenir.
Q. Quelle forme prend la fierté de Stray Kids ?
BC. Cela peut paraître ringard, mais je pense que les membres s’aiment et se comprennent entre eux, comme si nous étions de vrais frères.
Q. Cela se rapproche de l’amitié plutôt que des relations entre collègues ?
BC. Mmh, c’est même plus de l’amour que de l’amitié. Là où le travail en équipe requiert une adaptation constante, le nôtre est facilité par nos véritables sentiments, selon moi. C’est pour cela que nous pouvons comprendre nos erreurs et avons la volonté de grandir ensemble. Je trouve que c’est la chose la plus importante. Je me demande parfois comment nous en sommes arrivés là.
Q. Avez-vous trouvé votre propre réponse ?
BC. Récemment, je me suis soudainement demandé si je ne devais pas être un peu plus mature. Mais d’un autre côté, est-ce que j’ai vraiment besoin de l’être ? Quand nous sommes ensembles, nous sommes encore des adolescents. On passe notre temps à se taquiner. En tant que membre le plus âgé, je me fais embêter le plus. C’est très puéril mais j’aime bien. Les vrais amis sont comme cela, n’est-ce pas ?
Q. Peut-être que la réponse à la question est que nous gardons toujours une âme d’enfant, je suppose. Mais en tant que leader, vous semblez avoir à porter beaucoup de choses sur vos épaules. Comment ressentez-vous ce sens du devoir aujourd’hui ?
BC. Je ne sais pas si je fais du bon travail en tant que leader. Parce que… Je ne sais pas, j’essaie très dur de donner de mon mieux. Je dois travailler sur notre musique, et je dois prendre soin des membres en même temps… Je ressens beaucoup de pression. C’est une obsession. Ces temps-ci, j’essaie de l’accepter. Parfois, même si quelque chose pèse sur les membres, je prétends ne pas le remarquer. Si je vois quelque chose qui ne va pas, je ressens le besoin de le résoudre et m’en charger, mais c’est mon problème, et ils sont tous adultes. Mon aide peut ne pas toujours être la bienvenue. J’essaie de me répéter que les membres se débrouillent bien tous seuls dans ma tête. Si l’on compare avec mes débuts, je laisse passer beaucoup plus de choses. (rires)
Q. Votre surnom est “BangBeoJi” (Papa Bang), c’est bien cela ? Ce que vous me dites sonne comme les inquiétudes d’un père qui a élevé tous ses enfants. (rires) Étiez-vous un leader strict avant vos débuts ?
BC. Je regrette vraiment ma froideur avec les membres à cette époque. Je suis resté stagiaire une très longue période. J’étais le seul qui restais, mes amis proches faisaient leurs débuts, partaient, de nouveaux venaient, puis repartaient aussi… Après avoir vécu cette situation assez de fois, ma personnalité a changé drastiquement. J’ai décidé que je ne voulais plus avoir mal et que je ne me permettrai plus de me rapprocher de qui que ce soit. Je pense que c’était l’époque la plus sombre de ma vie. Quand je me suis demandé “Qu’est-ce que la vie me réserve maintenant ?”, c’est là que les membres sont arrivés.
Q. Êtes-vous encore strict avec vous-même ?
BC. Je tends à faire attention même aux plus petits détails qui n’ont pas besoin d’être soulevés. Quand je regarde nos performances, je me dis toujours, “Pourquoi j’ai fait cela ?” et je suis très rarement satisfait de moi-même. Mais cela ne compte pas vraiment si je suis le seul à être heureux. C’est mieux si d’autres personnes aiment ce que je fais. Je ne suis pas très imbu de ma personne. Au delà de ça, il n’y a pas de bonnes réponses en ce qui concerne la musique. Quand je travaille dessus, je fais de mon mieux pour créer quelque chose et ensuite écouter les réactions de chacun avant de faire des révisions sur des détails. Même si je ne suis pas sur Terre depuis longtemps, je suis reconnaissant envers tellement de personnes. Les employés de l’agence, mes membres, ma famille, mes amis… Je veux les remercier. Pour faire cela, je pense qu’il est important de produire un résultat qui satisfera le plus de personnes.
Q. Je suis curieux de votre playlist.
BC. En vérité, comme je dois constamment créer de la musique, c’est un peu difficile d’écouter les chansons d’autres artistes. Je me retrouve toujours à disséquer ce que j’écoute. Ces jours-ci, j’aime écouter les bruits ambiants. Les sons de la ville, des voitures, des enfants qui jouent dans un parc.
Q. Allez-vous finir par vous mettre un seau sur la tête comme Ryuichi Sakamoto ? (rires)
BC. J’avais pour habitude de faire des choses similaires. Je tapais mes coudes contre le microphone pour voir qu’elle sorte de son cela faisait. Comme je fais l’arrangement des morceaux moi-même, je finis par m’amuser à produire des sons uniques.
Q. Les pensées et les sentiments que vous ressentez maintenant se retrouveront sûrement aux yeux de tous à travers vos chansons, n’est-ce pas ? Dans ce sens, je suis curieux de savoir comment vous vous sentez en ce moment et si vous avez une obsession particulière.
BC. Comment je me sens en ce moment ? Mmh… Confus, je dirais.
Q. Je m’attendais à ce que vous soyez excité comme un enfant ou calme comme un sage, mais c’est inattendu.
BC. Mon moi intérieur est tellement confus ces temps-ci. Mais je ne veux pas montrer ma confusion aux autres. Je ne veux pas influencer négativement qui que ce soit. Pour atténuer ce sentiment, j’essaie de maintenir un état calme. À cause de cela, les membres doivent probablement se dire, “Hein ? Pourquoi il est comme ça ces jours-ci ?” (rires)
Q. C’est pour cela que vous avez commencé la boxe en ce début d’année ?
BC. J’ai eu mon premier cours hier ! C’était très exaltant. Pouvoir se concentrer sur une seule chose sans avoir à se soucier de mes autres pensées pendant une heure. La boxe est comme de la méditation pour moi.
Q. Qu’est-ce qui vous rend confus ?
BC. Que les gens sont tous différents. Ils sont tellement différents. C’est évident, mais je m’en suis rendu compte à nouveau récemment. Cette personne est comme ci, et cette personne est comme ça. C’est quelque chose qui ne peut pas être changé et qui n’a pas besoin d’être corrigé, donc il y a juste à comprendre les différences de chacun. Parfois je n’arrive pas à le comprendre ? Mais je dois l’intégrer de toute façon… C’est ce qui est dans ma tête en ce moment.
Q. Vous l’avez décrit comme de la confusion, peut-être que le Bang Chan d’aujourd’hui s’efforce à comprendre le monde et les personnes qui l’entoure.
BC. J’ai l’impression d’être chez le psy. (rires) Mais oui, c’est cela. Comme je l’ai dit plus tôt, je ne suis pas très égocentrique, mais en ce moment j’essaie de vivre un peu plus pour moi-même.
Q. Vous avez quitté votre pays d’origine, l’Australie, à un très jeune âge. En prenant en compte votre période de trainee, cela fait 15 ans. Qu’est-ce qui vous a retenu ici tout ce temps ?
BC. Les membres. Je ne veux pas être quelqu’un dont les membres ont honte. Je pense que je veux les entendre dire “Il est sincère, il est cool” le plus. C’est très puéril, non ? (rires)
Q. Le “Il est sincère” me met sur une piste. On dit que le compliment qui nous rend le plus heureux est la chose à laquelle on accorde le plus d’importance dans notre vie.
BC. Les membres, moi y compris, n’expriment pas très bien leurs sentiments. Je ne suis pas sûr de ce qu’ils pensent, mais je veux être un grand frère fiable pour eux. Je crois que j’ai besoin de leur reconnaissance en un sens.
Q. En regardant tout ce que vous avez fait jusqu’à maintenant, votre succès n’est pas arrivé du jour au lendemain, mais vous êtes encore jeune. Quelle sorte d’adulte voulez-vous devenir ?
BC. Premièrement, je veux rester avec les membres encore longtemps. Ce serait drôle si je devenais grand-père et me disais, “C’était comme ça à l’époque.” Mais honnêtement, j’ai l’impression d’être coincé à mes 25 ans.
Q. Les éternels 25 ans, n’est-ce pas ?
BC. Oui, je veux avoir 25 ans pour toujours. Mais, je vous le demande, qu’est-ce que grandir veut dire exactement ?
Q. Si je m’en tiens à notre conversation aujourd’hui, je dirais que vous êtes en plein dans ce processus, Bang Chan. Accepter que vous n’avez pas le pouvoir de changer certaines choses, laisser aller, et écouter les opinions des autres. Et, comme je l’ai mentionné précédemment, la confusion est inévitable quand on essaie de comprendre le monde des autres.
BC. Cela n’est-il pas évident ? Si c’est le cas, alors je pense que je suis vraiment en train de grandir. (rires)
